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LE POÈME DU CORBEAU D’ODIN.

Hlidskjalf, et invita les hommes à s’éloigner du chemin.

11. Le sage demanda à Idun, qui verse l’hydromel aux descendants des dieux et à leur compagnie, si elle connaissait l’origine, l’âge et la fin du ciel, de la terre et de l’abîme.

12. Elle ne parla point, ne put répondre une parole à ceux qui l’écoutaient, ni articuler un son. Les larmes tombèrent des boucliers de sa tête[1] et mouillèrent ses joues.

13. Comme Elivôger qui vient de l’Orient, elle arrive avec force cette baguette du géant qui frappe à minuit tous les peuples du magnifique Midgôrd.

14. Alors les bruits cessent, les mains tombent, le dieu blanc s’assoupit, l’enivrement du sommeil interrompt la joie des géantes, les méditations de l’esprit et la haine vigilante.

15. Les dieux crurent que la jeune fille était endormie, lorsque, oppressée par la douleur, elle ne put leur répondre ; ils craignirent un refus ; mais sa réponse les satisfit encore moins.

16. Le général des dieux partit pour interroger le gardien de la trompe de Gjallar, dans les salles du Père des armées. Il emmena avec lui le fils de Nala[2] ; le poëte de Grimer[3] resta pour garder la place.

17. Les hommes de Vidarr arrivèrent à Vingolf ; ils avaient été conduits par les enfants de Fornjot[4], entrèrent et saluèrent les Ases assis au banquet joyeux.

  1. Les yeux. (Tr.)
  2. Loke. (Tr.)
  3. Brage. (Tr.)
  4. Le vent et l'eau. (Tr.)