Page:Les Eddas, trad. Puget, 2e édition.djvu/240

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
226
LE POÈME DU CORBEAU D’ODIN.

18. Ils souhaitèrent à Odin d’être le plus heureux des Ases, et de régner du haut de son trône ; ils souhaitèrent à ses conseillers divins, assis au banquet, de jouir avec le Père de tous d’une joie éternelle.

19. Sur un ordre d’Odin, toute la compagnie céleste s’assit sur les bancs, et l’on mangea Sæhrimner. Skœgul puisait avec convenance dans la cuve de Hnikar[1], et versait l’hydromel dans les coupes de la mémoire.

20. À table, les dieux adressèrent beaucoup de questions à Heimdall, et les Asesses à Loke, afin de savoir si la jeune fille avait fait des prédictions ou proféré de sages sentences. Ainsi se passa le temps jusqu’à l’arrivée des ténèbres.

21. Les messagers dirent qu’ils n’avaient point réussi dans leur commission, et qu’il serait sans doute difficile de trouver un moyen pour obtenir une réponse de la jeune fille.

22. Ome prit la parole, et tous l’écoutèrent : « Prenons cette nuit pour nous livrer à de nouvelles méditations, afin de pouvoir donner demain matin un avis aux Ases cléments. »

23. La mère de la terre[2] courut dans le sentier de Rinda à travers des contrées appartenant au père des loups[3]. Odin et Frigg se retirèrent du festin, et saluèrent les dieux, quand Hrimfaxe partit.

  1. Odin. (Tr.)
  2. La nuit. (Tr.)
  3. Les montages. (Tr.)