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LE POÈME SUR RIG.

17. Rig passa trois nuits en cet endroit ; neuf mois s’écoulèrent. Un fils naquit d’Arama ; il fut appelé Karl[1]. On l’enveloppa dans le lin ; il avait des couleurs, et ses yeux scintillaient.

18. Il grandit et végéta bien ; il apprit à dompter les bœufs, à faire des charrues, des maisons de bois, à construire des granges et à labourer.

19. Ses parents amenèrent au logis la fiancée de Karl ; des clefs étaient suspendues à son côté ; elle était vêtue avec des peaux de chèvres. On la nommait Snœr[2], et elle fut placée sous le lin[3]. Ils se marièrent, échangèrent les anneaux, étendirent le drap et firent ménage ensemble.

20. Ils engendrèrënt des enfants en paix et en repos. Voici leurs noms : Hal et Dræng, Hœld, Thegn et Smed, Breid-bonde, Bundin-skægg, Bue et Bodde, Brattskægg et Segg.

21. Ils en eurent d’autres encore, ainsi appelés : Snot, Brud, Svanne, Svarre et Sprakke, Fljod, Sprund et Vif, Fejma, Ristil ; d’eux descendent les races des hommes.

22. Rig s’éloigna par le droit chemin et arriva près d’une salle ; le sud en indiquait la porte. Elle était presque fermée ; il y avait un anneau au chambranle.

  1. Homme. (Tr.)
  2. L’habile. (Tr.)
  3. Le voile. (Tr.)