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LE CHANT DU SOLEIL.

soleil ; car les nuages se refermèrent devant moi, et je m’en allai loin des peines.

46. L’étoile de l’espérance s’envola de mon cœur lorsque je naquis ; elle s’envola vers l’espace sans se fixer nulle part pour se reposer.

47. Elle fut pour moi la plus longue de toutes les nuits, la nuit où j’étais étendu raide sur mon lit. Alors s’accomplit cette parole de Dieu : L’homme est poussière.

48. Le Dieu créateur qui a fait le ciel et la terre voit combien d’hommes partent seuls, en se séparant d’une famille.

49. Chaque homme jouit de ses œuvres ; heureux celui qui exerce le bien. Des richesses qui étaient mon partage, il me reste seulement un lit de sable.

50. La volupté matérielle égare souvent l’homme ; un grand nombre parmi eux y attachent un haut prix. L’eau des ablutions fut pour moi la plus repoussante de toutes les choses.

51. Je fus assis pendant neuf jours sur la chaise des Nornes, puis on me mit à cheval. Le soleil de la race des géants lançait de tristes rayons à travers les nuages humides.

52. Il me sembla que je voyageais en dehors et dans les sept mondes souterrains ; je cherchais un meilleur chemin en haut et en bas, un chemin plus court.