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Page:Les Eddas, trad. Puget, 2e édition.djvu/362

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le poème sur fafner.

le feu, tandis que j’irai dormir, le cœur de Fafner. Après avoir bu ce sang, il me faut une nourriture plus rafraîchissante.

sigurd.

28. Tu t’es éloigné tandis que je teignais mon glaive bien affilé dans le sang de Fafner. Pendant que je combattais avec force contre le vigoureux serpent, tu étais caché dans la bruyère.

reginn.

29. Le vieux démon serait resté longtemps couché sur son or, si tu n’avais point eu le glaive tranchant que j’ai fait pour toi.

sigurd.

30. Le courage, quand des êtres irrités combattent, est préférable au fil du glaive. J’ai vu souvent l’homme courageux remporter la victoire avec une arme émoussée.

31. Pour prendre part aux jeux de Hildur, on doit préférer l’homme brave à l’homme craintif. En toute circonstance, un homme gai est préférable à un homme triste.

(Sigurd fit rôtir le cœur de Fafner à la broche ; ayant posé le doigt dessus pour savoir s’il était cuit, il se brûla et porta le doigt à sa bouche. Mais lorsque le sang du cœur de Fafner vint sur sa langue, Sigurd comprit le chant des oiseaux et entendit des hirondelles gazouiller. L’une d’elles chanta.)