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second poème sur brynhild.

serai ma vie endormie, si tu ne fais point mourir Sigurd, et si tu ne deviens pas le roi des autres rois ;

12. « Faisons prendre au fils la même route qu’à son père, l’existence du jeune loup ne doit pas se prolonger davantage ; car pour qui la vengeance sera-t-elle plus facile, si le fils de Sigurd continue à vivre ? »

13. La colère s’empara de Gunnar, et le mécontentement l’accabla ; il passa toute cette journée livré à des pensées flottantes, sans savoir précisément ce qui lui convenait de faire ; il regrettait beaucoup Sigurd.

14. Il réfléchit pendant longtemps avec inquiétude, car on voyait rarement les femmes s’éloigner des rois. Il fit appeler Hœgne pour lui parler avec confiance ; c’était en tout un ami intime.

15. « Brynhild, la fille de Budle, est ce que j’ai de plus cher ; je renoncerai plutôt à la vie qu’aux charmes de cette femme.

16. « Si tu le veux, nous trahirons le prince du trésor. Il est doux de jouir en paix du métal des fleuves, de gouverner le royaume, et de goûter tranquillement la félicité. »

17. Mais Hœgne répondit : « Il serait mal à nous de commettre une pareille action, de rompre avec le glaive des serments, des serments et des promesses de fidélité.

18. « Il n’y aura point d’hommes plus heureux que nous sur la terre, tant que nous gouvernerons tous quatre le royaume, et que le vaillant Hun sera avec