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second poème sur brynhild.

4. Sigurd, l’homme méridional, plaça son glaive nu, son glaive brillant, entre Brynhild et lui ; il n’était point permis au roi des Huns d’embrasser la jeune vierge, ni de la soulever dans ses bras. Il donna la florissante jeune fille au fils de Gjuke.

5. Elle ne connaissait pas un défaut à son corps, ni de crime dans sa vie. Elle n’avait ou ne paraissait pas avoir de défauts.

6. Les arrêts cruels d’Urd vinrent à la traverse : étant assise seule dehors un soir, Brynhild dit sans détours : « Je veux presser Sigurd, ce jeune homme aux fraîches couleurs, dans mes bras, ou mourir.

7. « Je viens de proférer des paroles dont je pourrai me repentir ; Gudrun est sa femme, je suis celle de Gunnar, et les mauvaises Nornes envoient de longs ennuis. »

8. Il lui arriva plus d’un soir, quand sa douleur la pénétrait entièrement, de traverser les montagnes couvertes de glaces et de neige, au moment où, Gudrun et son époux étant couchés, Sigurd, le roi des Huns, tirait la couverture sur sa femme chérie.

9. « Je marche privée d’un époux, de joie et de toutes choses ; mais des pensées cruelles me réjouiront. »

10. Par suite de cette haine, elle excita son époux au meurtre. « Gunnar, tu me perdras ainsi que mon royaume ; je n’aurai plus de joie avec mon roi :

11. « Je retournerai auprès de mes proches, j’y pas