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le voyage de brynhild.

vieux Hjelmgunnar, et je donnai la victoire au jeune frère d’Œdas. Je m’attirai ainsi la colère d’Odin.

9. Il m’enferma avec des boucliers dans le bosquet aux arbres élevés : des cercles rouges et blancs me lièrent ; les liens du sommeil ne devaient être rompus que par un homme inaccessible à la peur[1].

10. Odin alluma autour de ma salle, tournée vers le sud, la haute flamme qui dévaste les bois ; puis il invita le guerrier qui devait m’apporter le lit de Fafner[2] à traverser cette flamme à cheval.

11. Ce vaillant guerrier, le dispensateur de l’or, montait Granne et se rendit dans le pays où régnait mon père adoptif. Je le distinguai au milieu des Danois.

12. Nous dormîmes paisiblement dans le même lit ; nous ne posâmes pas la main l’un sur l’autre durant huit nuits.

13. Cependant Gudrun, la fille de Gjuke, m’a reproché d’avoir dormi dans les bras de Sigurd. J’appris alors ce que je voudrais ignorer : on m’avait trompée en me donnant un mari.

14. Depuis trop longtemps déjà hommes et femmes naissent pour endurer de nombreux chagrins. Nous allons maintenant, Sigurd et moi, jouir de la vie ensemble. Disparais, géante !



  1. Allusion au poème de Sigurdrifa. (Tr.)
  2. L’or sur lequel ce serpent couchait. (Tr.)