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Page:Les Eddas, trad. Puget, 2e édition.djvu/409

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les larmes d’oddrun.

9. Je suis venue à ton secours, non parce que tu le méritais, mais pour remplir la promesse que j’ai faite d’apporter remède à tous les maux quand les nobles partagent leur succession.

10. « Il faut, Oddrun, que tu aies perdu le sens pour me chanter ces paroles de la colère ; mais je t’ai suivie sur la vieille terre ; nous étions comme les enfants de deux frères.

11. « Je me souviens encore de ce que tu as dit à Gunnar, le soir où je préparais son breuvage. De pareilles questions, dis-tu, ne seront plus faites au sujet d’aucune jeune fille, moi exceptée. »

12. Alors cette femme, enchaînée au chagrin, raconta ses douleurs et sa rigoureuse destinée. Je fus nourrie dans la salle royale ; beaucoup d’hommes parlaient de moi avec éloge.

13. J’ai joui de la vie et des douceurs de la maison paternelle pendant cinq années seulement que mon père vécut encore : alors il me parla ; ce furent les dernières paroles de ce roi fatigué.

14. Il m’engagea à profiter de l’or rouge et à prendre pour époux le fils de Grimhild ; pas une femme sur la terre ne pourra donner la vie à un homme plus distingué que lui, si le destin a dit la vérité.

15. Brynhild tissait dans la demeure des femmes ; elle était entourée de peuples et de royaumes. La terre