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le poème grœnlandais sur atle.

3. La dame du logis se hâta de tourner son esprit vers la sagesse ; elle entendit la conversation des guerriers et ce qu’ils se disaient en secret. Alors elle se trouva embarrassée, elle voulait prévenir ses frères ; ils avaient la mer à traverser, et elle ne pouvait se rendre auprès d’eux.

4. Elle se mit à tracer des runes ; Vingi les renversa avant de les remettre, et hissa la voile pour causer des malheurs. Les envoyés d’Atle traversèrent donc le golfe de Lima, au delà duquel habitaient les célèbres frères.

5. Gunnar et Hœgne se réjouirent de leur venue et allumèrent du feu, ne soupçonnant pas le sujet qui amenait les envoyés d’Atle. Ils reçurent les présents que le roi leur adressait, les suspendirent aux piliers, sans songer qu’ils pouvaient avoir une signification.

6. Alors vint Kostbera, la femme de Hœgne, cette femme soigneuse ; elle salua les deux envoyés. Glœmvor, qui appartenait à Gunnar, était contente aussi ; elle savait tout ce qu’il était convenable de faire, et veillait aux besoins de ses convives.

7. Les envoyés d’Atle invitèrent alors Hœgne à venir chez leur maître ; la perfidie était évidente, si les deux frères y avaient réfléchi. Gunnar promit de venir si Hœgne acceptait ; mais celui-ci nia ce qu’il pensait.

8. Alors les jolies femmes servirent l’hydromel ; les