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le poème grœnlandais sur atle.

convives étaient nombreux. On vida bien des coupes avant d’en avoir assez.

9. Les époux s’arrangèrent pour reposer comme ils l’entendaient. Kostbera était célèbre : elle savait expliquer les runes, lire les bâtons runiques à la clarté du foyer. Elle n’avait besoin que de laisser sa langue au repos, et les deux frères auraient ignoré que des choses fâcheuses devaient leur arriver.

10. Kostbera se mit au lit avec Hœgne, fit des rêves et les dit au roi en s’éveillant.

11. « Hœgne ! tu te disposes à quitter la maison, prends garde à cet avis : peu de gens sont complètement sages, choisis une autre route.

12. « J’ai trouvé l’explication des runes envoyées par ta sœur ; elle ne t’invite point à venir. Une chose seulement m’étonne, c’est que cette femme savante ait mis tant d’incohérence dans la réunion de ces runes.

13. « Elles semblent annoncer votre perte à tous deux si vous venez promptement. Il y a des fautes dans l’orthographe de Gudrun, ou bien elles auront été faites par d’autres. » —

hœgne chanta.

14. Vous êtes tous enclins au soupçon ; je ne m’attends à aucune infortune. Nous avons des remerciments à faire, le roi veut nous parer avec de l’or rouge. Jamais je n’éprouverai de crainte, lors même que nous entendrions du bruit.