Page:Les Eddas, trad. Puget, 2e édition.djvu/438

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
424
le poème grœnlandais sur atle.

suivis d’une armée ; tout se passa d’une manière royale dans notre voyage.

96. Beaucoup de choses honorables en relevèrent l’éclat. Des bœufs furent tués, nous en mangeâmes avec abondance ; il y avait profusion de vivres, et bien des gens en eurent leur part.

97. Le lendemain de notre noce, je donnais beaucoup de joyaux à ma noble femme ; des esclaves, au nombre de trois fois dix, et sept bonnes suivantes, des guerriers et encore plus d’argent.

98. Tu reçus le tout avec indifférence. Le pays dont j’ai hérité de Budle était tranquille ; cependant tu le minas si bien, que je n’en retirai rien.

99. Tu as souvent fait répandre à ta belle-sœur des larmes abondantes, et depuis lors le cœur de ces époux n’a point été joyeux.

gudrun.

100. Tu manques maintenant à la vérité, Atle ; peu importe cependant. À compter de cette époque, j’ai rarement été douce ; toi aussi tu étais inquiet. Vous vous êtes battus entre frères, la discorde a été au milieu de vous. La moitié de ta maison est allée vers Hel, et tout ce qui devait causer votre bonheur a croulé.

101. Nous étions trois, et nous ne paraissions pas craindre le danger. Nous quittâmes notre pays pour suivre Sigurd, en nous abandonnant au vent ; chacun