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Page:Les Eddas, trad. Puget, 2e édition.djvu/447

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le poème antique sur hamdir.

5. « Je suis isolée maintenant comme le tremble, je suis dépouillée de mes parents comme le sapin de ses rameaux, je suis privée de joie comme l’osier est privé de ses feuilles quand l’ouragan dévastateur arrive à la suite d’une chaude journée. »

6. Alors Hamdir-le-Magnanime chanta : « Gudrun, tu n’as pas exalté, je pense, les exploits de tes frères lorsqu’ils réveillèrent Sigurd plongé dans le sommeil : tu étais assise sur le lit, tandis que les assassins riaient.

7. « Tes draps nagèrent dans le sang de ton époux, ces draps bleu-blanc tissés avec art. Cependant Sigurd mourut, tu restas assise auprès de son cadavre ; tu ne songeais point à rire ; Gunnar te voulait ainsi.

8. « Ton intention était de nuire à Atle en tuant Erp et Eitil ; mais tu t’en trouvas mal. C’est pourquoi il faut se servir du glaive tranchant pour tuer, et de manière à ne point combattre contre soi-même. »

9. Alors Sorli chanta ainsi ; il avait de la sagesse dans l’esprit : « Je ne veux pas avoir de querelle avec ma mère ; les paroles nous manquent à tous deux. Tout ce que Gudrun peut demander, elle est sûre de l’obtenir par ses larmes !

10. « Pleure tes frères et tes jeunes fils ; ceux qui te sont nés les derniers se rendent au combat ; tu nous pleureras également tous les deux, car nous sommes destinés à la mort : nous succomberons loin d’ici. »

11. Ils partirent donc tout préparés au bruit des