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LE VOYAGE DE GYLFE.

embrasse d’un regard tout l’univers. À l’extrémité mé­ridionale du monde est un palais magnifique appelé Gimle et plus resplendissant que le soleil ; il survivra à la destruction du ciel et de la terre. Les justes l’ha­biteront pendant toute l’éternité. Wola dit :

« Je sais une salle plus belle que le soleil, plus précieuse que l’or ; on la trouve dans Gimle. Les hommes vertueux l’habiteront ; ils y se­ront éternellement heureux. »

Alors Ganglere demanda : Comment ce palais sera-t-il préservé quand les flammes de Surtur dévoreront le ciel et la terre ? — Har répondit : On raconte qu’au sud et au-dessus du ciel qui couvre nos têtes, il en est un autre appelé Andlông ; un troisième ciel se trouve au-dessus d’Andlông, on le nomme Vidblain : nous croyons que Gimle est situé dans ce dernier, et que les alfes lumineux habitent seuls ses environs.

18. Ganglere demanda : D’où vient le vent ? sa force est telle qu’elle soulève l’Océan et produit l’incendie, cependant personne ne le voit ; c’est donc une création étrange ? — Har répondit : À l’extrémité septentrio­nale du ciel est assis un géant appelé Hræsvelg (rava­leur de cadavres) ; il a la forme d’un aigle. Lorsqu’il vole, les vents sortent de dessous ses ailes, comme le dit la strophe suivante :

« Hræsvelg est le nom d’un géant qui est assis à l'extrémité du ciel sous la forme d’un aigle. Le battement de ses ailes produit, dit-on, le vent qui souffle sur tous les hommes. »