I.A COI K 1) ASSISKS. 7.->
roinpii (le Hiliguc, les iiorfs crispés el l’àrae en pleurs, el se jette sur son lit. sans •ionaer que son vieux père ii’ ;i p,is dîné, et que depuis le malin sa jeune liije sinijiiii’le el rappelli’. (.cpi-nclam elle pàlil. ell<’ rmi^il. elle frissonne, et son imagination fait asseoir à son clievet le condamné ipii lui apporte sa lèle. Klle voit la prison, les chaînes de fer, les jufjes, l’accusateui’, le lioiureau el ses aide ?, et le panier sorv’é de chairs et de sani ;. el elle pousse un cri d’horieur. Dii ;ne femme ! nue font ces aiirafes d’or, ces liandeaux de peiles. ces (leurs, ces gazes, ces plumes légères, parmi le lugubre appareil des cours d’assises ? lisl-ce en spectacle que l’accusé vient se donner, el le prétoire n’est-il donc (ju’un théâtre ’ ? Qui me diia qu ’a l’aspect de ce laout curieux el hiillani l’accusé, revêtu de Ihaliit grossier des prisons, ne se troublera pas. que quelque témoin ue perdra point la mémoire, el cpie quelque juré ne ser.-» pas plus occupé de réraotion rougissanle d’une jolie femme que des angoisses du piévenu ’ ;■
Si j’avais I honneur d’être président de la cour, je n’admettrais dans son enceinle que les parentes de l’accusé, el je dirais aux autres : « Mesdames, tant assises que « del)0Ul. écoulez ce que je vais vous dire : Vous, allez tricoter les chausses de ines- " sieurs vos fils, ou mettre au bleu les collerettes de mesdemoiselles vos filles ; vous, « ayez soin que le rôt ne brûle point : vous, que vos parquets soient cirés proprement ; vous, que l’huile ne manque pas dans vos lampes, ni le sel dans votre « soupe ; vous, nuancez de (leurs vies les paysaaes de vos tapis à la main ; vous, " déployez sur le lliéàlre l’éventail des grandes coquettes : vous, faites des gammes " et vous, des entrechats. Allez, mesdames, allez, la jugeric n’a rien "a voir avec Il les Grâces, et la cour d’assises n’est point la place de la plus belle moitié du uenre » humain.
« Huissier, exécutez les ordres de la cour ! »
Voila en effet les ordres que je donnerais, et je serais, je crois, approuvé de tous les honnêtes gens.
Le piésideni, a en outre, quelques autres devoirs secondaires ;i ri’Uiplir. Laisser aux témoins étonnés, troublés du spectacle solennel et nouveau d une assise, de leur isolement au milieu des juges et du juiy, du témoignage qu’ils vont rendre el des conséquenics de leur serment, le temps de reprendre leurs esprils. de se recueillir en eux-mêmes et d’assurer leur mémoire et leur voix. Il doit parlei aux témoins avec accentuation, égard el bonté, [loser nellenieni les queslions qu’il Irm adresse, et. s’il le faut, les répéter.
