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L’HORTICI LTEDR.

plus odorantes. Ces amateurs ehenhciil depuis einquanle aii> la ruse irie, la inse bleue, la rose noire, et la rose capueine double. Madame de Genlis, qui dit avoir inventé la rose mousseuse, donne, dans un de ses ouvrages , un procédé pour avoir la rose noire et la rose verte. Le procédé est très-simple ; il ne s’agit que de grctïer une rose sur un cassis ou sur un houx. Nous l’avons essayé, et le houx n’a donné que ses feuilles vertes et piquantes et ses baies de corail , et le cassis a produit d’excellent cassis.

Tous les ans, vers la fin de mai, un bruit se répand qu’on a trouvé la losc capucine double : nous avons fait de longs trajets pour la voir ; jusqu’ici nous ne l’avons jamais vue ni double ni capucine. Ouant à la rose bleue, c’est en vain jusqu’ici ipie |)lusieurs amateurs remplissent leurs jardins du très-petit nombre de fleurs bleues que |)roduit la nature, dans l’espoir que les abeilles portant le iwllen d’une de ces plantes sur un rosier, il le fécondera, et fera naître une rose bleue. INous avons A ce sujet des idées qui nous apparlienneiit , et dont nous feions l’essai quelqu’un de ces jours. Les roses décorées des noms les plus noirs, la nigiiticnitc . onrihn, etc., sont des roses violeltes.

Les amateurs sont à l’affût des moindres différences. Ce rosier est remarquable i)ar son bois, celui-ci par ses aiguillons, cet autre est précieux par l’absence de telle beauté, celui-ci tire tout son prix de ce qu’il n’a pas d’odeur-, celui-h’i vaudrait bien moins s’il ne sentait pas légèrement la punaise. Plus un sujet s’écarte de la rose ordinaire, de la rose ipie (oui le mtuide i)eul avoir, plus il acquiert de valeur pour les auialeuis passionnés. Heureux celui qui posséderait un rosier (pii serait une vigne, et qui boirait le in de ses roses ! ^ous avons vu un rosici’ doni le V , f possesseui- ex|)li(pie que, depuis ring ans qu’il l’a oBTEnv de semence, il n’a jamais fleuri. ^ Homme-fortuné ! plus fortuné encore si son rog ^,^ sier (louvait , l’année prochaine, n’avoir plus de feuilles’

l’n horticulteur distingué élail le curé de Palaiseau, petit village du département de

Seine-et-( )ise , où mon ami Victor Hohain avait un rosier de haute futaie, grand connue un prunier, un rosier qui est mort dans l’hiver I de 1838.

Le curé de Palaiseau a vécu jusqu’à l’Age de I <iualre-vingt-deux ans, au conunencement du

! printemps , au moment où il allait pour la 

soixantième fuis voir fleurir une précieuse collection (|u’il s’était occupé toute sa vie d’enrichir.

Il y a (pieUpu’s années, ce respectable préire céda ,’i un nuiuvcmenl de curioNi(é,(l alla voir une collection appariciiaiil a un Anglais.