Page:Les Français peints par eux-mêmes - tome I, 1840.djvu/175

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l.A KUa KAMi ;. 419

lie sont piiiril coiiiini-ii’s hicii des piMilcs imilililrs i|iii ne l.iissciil pns (|ii<’ il a(iir une Naloiir : les ciiiiiiilcs. les IikkIics. les collicis, iiiimIcsIi’ jiiiiillerie d’iii’ a]iii(i’j|)lu’ les [iclils (Lirons, la iioicclaiiio de Sèvres, la parfumerie , tous ces oulils cnlin dont on se scil pour cnlrolciiir la licaulo fu^ilio et la jeunesse qui s’en va : précieux déhiis dont la mère reiii|)lit toujours une lorlieillo de rexendeuse à la toilette. Non , la lifiurante n’est pas injïrate. Celui-là s’en serait convaincu qui aurait vu ee qui se passait l’Iiiver dernier dans l’un des couloirs de l’Opéra. On donnait, je crois, /(■ Dial le bu’iteux. l ne denii-lieiuc environ avanl (pie le rideau ne se |eàt |)our le premier acte, une querelle des plus ivcs s’était élevée entre une ouvreuse et une petite comparse brune, cliarmant lutin appelé, autant qu’il nous en souvienne, jmiibe-U’visiaii , sans doute "a cause de la finesse de son pied. Selon l’habitude consacrée i)ainii ces dames , on ne séparj^nait pas les vérités de part et d’autre. u Jambe -W oiseau , lu finiras mal , c’est moi (jui te le prédis, s’écria "a la lin le Cerbère en jupon : le moins qui puisse l’arriver, ma petite , c’est de monter un jour sur lécliafand. EU quoi’ ? n’as-lu donc pasde houle ? In as une lulécieiliie’a tesordres, et lu laisses dans la crolte ceux qui I onl donné lèlre ! Tu vis grassement, ils manquent de loiil. Ton respectable père, que fait-il, je le |)rie’ ? il vend des contremaiqucs dans la rue. QuanI à celle qui l’a nourrie de sou lait , j’en rou^’is pour loi, elle eu est réduite à faire des ménages !

— Halte là , la vieille ! interrompit tout à coup jambe-tJ’uisean, pour le coup , c’est trop fort ! Où prenez-vous qu’on ne soit pas itlile à fes fianiits suivant ses moyens ? Mon père ne pent pas souffier mol ; le vieillard est heureux comme un poisson rouge dans un bocal ; il a du tabac à discrétion et je l’habille en nègre chaque fois que je vais au bois avec mon petit vicomte. A preuve qu’il vous fasse voir sa livrée de ratine jaune. Pour ma mère, c’est différent : j’en ai fait ma dame de conqia^nic. Itigne femme ! je m’arracherais le pain de gruau de la bouche pour le lui donnei . I»iles ensuite lant que vous vouilrez qu’elle a soin de mou intérieur, je ne le nie pas ; mais enfin qu’y faire, puisqu’elle le veut absolument, ce trésor ? » Revenons à la (ignranle (pie nous avons vue délaissée, pauvre, ou, ce qui n’est pas plus consolant , riche seulement des restes d une beauté caduque. A cette heure néfaste, bon gré mal gré, il lui faut se résigner à vivre obscure et oubliée ; il n’y a pas d’exemple qu’elle se fasse applaudir alors une fois au plus toutes les années bissextiles. L’apparition d’une comète présage qu’elle créera peut-être un rôle muet ou quelqu’un de ces accessoires connus sous la dénomination de grandes utilités. Au fond il lui serait à peu près impossible de faire autre chose que figurer. Voilà les mauais jours qui arrivent à grands pas.

Tandis que l’insoucieuse fée donne étourdiraent tête baissée dans toutes les joies, son septième lustre sonne tout à coup à l’horlose du temps. Voici les années qui arrivent avec leur cortège d’oulranes irréparables, lue soudaine transformalion s’opère alors en elle. De pétulante que vous lavez comme, elle devient bientôt triste, morose, taciturne, rêveuse. Pour elle, hélas ! toutes les belles choses du passé se sont effeuillées à la fois. Elle , si svelte naguère, si déliée dans sa taille, elle prend de l’emlionpoinl : c Vsl maiiUenanl une femme earri’-i’ par la base, sur le poids S|)éeinque île