Page:Les Français peints par eux-mêmes - tome I, 1840.djvu/211

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I.K liAMONKIIH. 147

|ialelk’, caf voil.’i une luiicliaiilr i-s(|iii>si’, cl i|iii lii’iil , l.i clrsliiiçc iih^iiii’ cl aii vraies infoi’luiics du lainimciir.

J’ai nînianjué cependant (iiTcri sa|iii(iaiil liii|p ou en s"a|iil(>aiil mal .i |ir(i|](is Mil- (elle ou (elle coiidilioii , iwi la ([aie |iri’S(|ue hpiiJoiMs , el ou liiiil. |iar lui aliéiieila cliaiilé publique. Après loul, la eomlilion du ranioueiu- est dure, péuilile, elle exige de la persévérance el inériie une eerlaine résolulioii, mais clic a liicii aussi ses avantages. Elle est d’alior(f lucralive ; uii ciifaul de doii/e aus( ;a( ;uc (|uaraiilc sous par jour, c’est presipie la Jouinée d’iui homme : etisiiile, il fait ainsi rapprculissaj ;!d’un bon métier <pii le uicllra à ruime de s’euricliir u] jour el de faire à sou tour ramoner les autres,

Paris el même la pluparl des pro iiu’es ne prodinseid ( ;uère de ramoneurs. I, "artisan ou le petit iiégoeiant parisien surtout, eliargé de. famille, coulrainl de bonne lieine d’aviser aux ressouri-es, choisira de préférenre pourses enfants des pnifessioirs ipii flatteront sa gloriole. Il fera de ses tils des apprentis é|)iciers, apprentis perrutpiiers, enfants decliœur, enfants de (roiipe, ou méiue pères nobles du Ihèàlre Comie : mais ramoneurs, ti donc ! cela est bon pour les niontaguards , les honuues des landes et de labour : permis à eux d’enfumer leur progénitui’c, de laisser l’effigie paternelle s’altérer et disparaiire sous un masipie de cliarbon el de fumée ; il vaut bien mieux ipi’elle aille s’enfarini’r dans un eiuileux appi"eulissage chez le pàtissier-lraileiu’, ou s’huiler et s’ensoufrei’ chez répicier du coin.

La Savoie ealmdi’ eji cela mieux (pie Paris, et le Piémoiil encore mieux (|ue touilla Kranee. Le Piémoul,(|ue les diclons français accusent bien à toit de niuH’halance et de fainéantise endémi(|iies, joint au coniraire à l’activité et à la dureté de travail des peuples de montagnes l’adroile souplesse et l’insinuante subtilité du caractèi’e italien. Avec son baragouin, ses allures pliantes, son regard furtif et eàliii , le Piémontais s’est progressivement emparé de l’inie des branches de l’industrie française les plus proches des nécessités de la vie, el par conséi|uenl les plus productives, i-elle de poèlrer-fumiste.

(•bservez,en effet, les enseii ;ues de toutes t-es botiliiiues où le cuivre ra(unie de loul l’éclat d’un rétlecleur, où s’élèvent eu pyramides et en étages tous les syslèmes de cheminées connus , cheminées à la prussienne, à la russe, à foyers mobiles, immobiles , à doubles, Iriplcs courauls d’air : ipiels noms lisez-vous sur les faelinesde ces brillanis magasins .’ pailoiil des noms en ; ou en o connue sur un programme des Bouffes. Le Piémont fournil à la Fiance la plus grande partie de ses fiuuistes , et par consé<pienl de ses ramoncms , car loul bon lamoueur piémonlais s’élablil tôt ou lard à Paris poélier-funiisle : bi paleiile et le brevet de ce liaLit élablissemenl exisiciil d’avance dans le havre-saedu ramoneur, mais avec bien plus de logique et de certitude ipie le bâton de maréchal de France dans celui du conscrit. En effet , tout bon fumiste doit avoir ramoné, sondé, làlé par lui-même l’inlérieur d’ ie cheminée, ce

Icrrain plus capricieux |>eul-ètre et plus chanceux <prun champ de balaillc Tonl bon général doit , dit-on, avoir manié le mousquet ; mais que sera ce doiut du poèlierl’umislc ; ’ il faut ipi’il commande à la fols le feu et la fumée. Les fumistes français eux-mêmes empbùeul de préférence les rauioneurs pièiiioii-