Page:Les Français peints par eux-mêmes - tome I, 1840.djvu/213

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iHiillonl, |ii’e».i|iK’ Icuis sdiis hi coinliiili’ de in.illrcs i|iii les fpli)iienl sjiii’ ; iiilié, les cnlasseni la nuit dans des

(aiiilis malsains, les for-

oenl à nieiulier si l’ou-

vrage leur niaiK|iie , les

niallrailenl, les iiniiiTis-

scnt à peine, les rendent

enfin marljrs d’une snrle

de traite plus blâmable

que celle des nègres, puis-

qu’elle s’exerce sur des

enfanls sans défense, et

dans le centre d’un pays

civilisé.

Les maîtres des jeunes

s^^Ss—j^ Savoyards se composent

en grand nombre de ehau-

dronniei’s ambulants on

de mnri’liands de peaux

de lapin, assez n)auvais

garnenieiils pour la plu-

part , ou tout au moins ,

gens grossiers , inhu-

mains . qui considèrent

les ramoneurs qu’ils en-

rôlent comme une matière

exploitable, dont il s’agit

de tirer le meilleur parti povsilile. Ils exigent que chacun d’eux leur remette le salaire de la journée, sans en détourner une obole, sous peine d’ime impiloyable flagellation. Il est prouvé que, sur trente ou quaraiile sous qu’un raniitneur peut gagnei’ par jour, son patron ne lui en laisse guère plus de six. Ce fait seul explique la supé-riorilé des Piémontais sur les Savoyards : ces derniers, avec un si cliétif salaire , ne peuvent guère se nourrir : ils ne mangent presque jamais ni soupe, ni viande, seulement (|uelques légumes, de mauvais fruits. 11 en résulte des corps amaigris, ranliitiques, incapables de suiiporlerla fatigue, des rœurs et des membres d’esclaves. Les abus de la maîtrise savoyarde ont plus d’une fois excité les justes récriminations des |)liilanthropes et même des économistes, mais on n’a pas songé que ces plaintes devaient s’adresser bien plutôt à la Savoie qu’à la France. En effet , empêchez les pères et mères savoyards de louer ou de vendre leurs enfants, comme des hèles de somme, pour un an, pour deux, pour trois ans souvent, et vous aurez amélioré le sort de ces derniers. Mais, avant tout, enrichissez la pauvre Savoie ; donnezlui un sol moins dur et moins ingrat (|ui ne la mette pas dans la nécessilé cruelle de perdre ses enfanls, faute de pouvoir les nourrir : donuez-liii comme aux autres pays