Page:Les Français peints par eux-mêmes - tome I, 1840.djvu/231

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I.A r.UANDK DAMK DK 1830. Ur,

dispensa niHinleiKiiil "a ses favnris d’iiii jour. Celle i|ui sedéeore aujotircl’liiii clii liiie (le sraiiiie dame n’est qu’une carieatuie nu l’aiitiiliese de la vraie grande dame du passé, majestueux morceau d’ensemlile «Itml loules les parties parrailen)enl h l’unisson étaient iiian|uëes d’un ineffaralile sceau de ^rindeur. Voyez les (lorlrails de la ïnindi’ dame d aulielois : comuie les traits. I air de tète. 1 attitude générale du ecups s liarmou. isont admirablement, el concourent, ainsi que dans les statues des grandes diinilés ureccpies. "a indiciuer la supériorité native. Ce sont toutes les grâces unies "a la uiandeur. mais ii une i ;randeur (pii. comnie la force au repos de l’Hcicule Karnèse. sent qu’elle n’a besoin d’écraser personne pour se faire connaître ou apprécier. Assemblasedes plus nobles éléments d’une nature clioisie, polie et repolie par le temps ; brillante (rnnsliiiuraiion d’une masse de fjloire accumulée par les siècles, inscrite ()ar cent générations sur tontes les paaesde notre histoire, la grande dame d’autrefois, c’était le sang de tous ces hauts barons de France dont pendant dix siècles les bannières s’étaient montrées dans toutes les batailles ’a côté et presque "a l’égal de l’orillamme. A sa naissance elle avait pris rang à la suite dune lilialion de prcu. sur un arbre généalogique tout blasonué. Klle s’appelait Crillon ou Moutmorency. Sans le secours des pompes du luxe, sous l’habit d’une femme des champs aussi bien i|ue sons son licbe costume de cour, dans tout et partout on reconnaissait la

raiide dame, en qui respirait la lierté du sang, la bcauti’ d’une noble race. Dépouillez

celle d’aujourd’hui de la magie de sa fortune, ôlez-lui ses cachemiies et ses diamants, et il n’en restera lien. Kn oyant celle grande danii’ actuelle, le vieux conte de la l’ciiii- (’.eiidiilUm reient en mémoire ; on est tenté de le lui appliquer, sauf la mignonne pantoufle, dans laquelle sou pied ne pourrait entrer. Mais la baguelle enchantée de la marraine n’est-elle pas la saisissante allégorie de la puissance de la forlune’ ; ’ Le [loliron chani ;é en équipage, la robe de bure en robe lamée d’or, ne sonlils pas les prodiges par lescpicls la capricieuse déesse produit la grande dame du jour’ ;* " l.e comte était un vieillard à l’esprit mordant ; c’esl-a-dire qu’il était causeur el c ;mslique. Il avait entamé le chapitre favori de ses lifials souvenirs, le duc l’écoutail sans l’interrompre.

Il La grande dame d’aujourd’hui ii a ni trails arrêtés, ni formes exclusives, ni type particulier : elle est quelquefois jolie, rarement belle, ordinairement riche^ cardans ’ noire siècle tout inélalli(|ue. sa dot a élé le plus communément le piédestal de sa grandeur. Kn scène, c est une actrice ])leine de raideur et jouant faux ; derrière la coulisse, ce serait souvent une charmante et gracieuse femme, si presque toujours l’orgueil, lenivrenienl de la prospérité, n empoisonnaient ses qualités natives. Prodnil d’un coup de bourse, d’un lemanienient ministériel, d’une dissolution de la chambre des députés, d’une auginenlation de la chambre des pairs, sans passé, sans lenilemain, la grande dame do noire époipie n’est qu’une étoile filante sur l’horizon des réolutions. une improisation plus ou moins heureuse de la fortune, le dernier mot d’une intrigue politique. Petite bourgeoise montée sur les hautes échasses de son orgueil, de l’a elle croit tout dominer, et s’imagine être réellement ce qu’elle affecte de paraître, en changeant quelque peu son nom, en y alissanl la particule aristiH cralique s’il ne sonne pas trop mal avec elle, en le faisant suivre de relui de sa nais-