Page:Les Français peints par eux-mêmes - tome I, 1840.djvu/251

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

i.A SAC. i :-ki ;mmi ;. it’.i

cultive soineiil la clienlèlf depuis un l(’ni|js iiiiniéinDiial. On peut, sans la nuiindii’ illjusllce, lui assiiiner, en loule oecui leiicc. une place dans le panlhénn des r<’uunes Halzac, rensei ;;ne ne vieillit pas. Il peut arriver aussi (ju’un lalileau de reneinilre façonné ii lelli^ie d une liloude s’adaple sans dil’licullé ;i une liruue plipiaiile. Les eul’ants n’y regardent pas de si près pour venir au monde. La sa^’e-leunue esl toujours élève de la Maleriiilé sur son lalileau.

Chaque rue olIVe une de ces euseif^nes, oii le sourire est sléréoly|)é sur les lèvres du nouveau-né et de la sage-femme. Avoir un lalileau est le privilège des accoucheuses ; mallieureusemeiit ce (pie ce mode tie pulilicatiou a d avantageu.v esl en partie perdu par la e<ineurrenee.

Aurait-on la curiosité de se demander (|uelle esl la cause (|Ui jetle dans une voie exceiilritiue et savante tant de lènunes nées pour èlr<’ l’orneiuent d’une société bourgeoise ; i|uelle puissance oeculle et irrésistilile les arrache a leur vocaliou de modistes, de dames de compagnie, de coidiance ou d’intimité, pour en faire des sages-femmes ? Cela tient aux plus profonds mystères de la vie d’outre-Seine. On ni pu se défendre dune sédiidion opérée par un éludianl en médecine : on aime le médecin d’abord ; ou en vieni ensuite à se |iassionnei jiour son aii. A la Faculté de droit, les choses ne se passent pas autrement ; beaucoup de femmes connaissent le code ; Iléloïse élail très-forle sur la scolaslicpie. La sage-femme, c’est la griselle émancipée ; c’est elle qui, pendant que M. Krnest était au cours, lisait Boërrhaave avec enlraineraeijl, se passionnait pour un chapitre de Lisfranc comme d’autres pour un roman de Ch. Gosselin. Cette siilidilé dans le jugement a détermhié M. Liiiest à laiie des sacrilices. Doué d’une niédiocie ambilion et d’une fortune pins médiocre, il a consenti h s’établir de compte à demi avec une élève formée de sa main ; ils ont pris leurs grades le même jour à la Facullé, et les ont fait légitimer a la mairie. C’est ainsi que naissent les pelitcs fortunes médicales, et que l’art des accouchcmenis lait chaque jour de nouveaux progrès. L’inverse a cependant lieu <|uelquelois. La sage-femme, essentiellement vouée a la parturition, lait éclore, le cas échéant, des célébrités médicales, lin membre de la Faculté ne se faisait remarquer que par ses babils râpés et un immense pressenlimeiil de ses luiules destinées. Il fut distingué par une sage-femme possédant une lecelle qu il prôna depuis a plusieurs millions d’annonces ; s’emparer du cœur de la sage-femme et de sa recelte fut le preinier coup de maître du docteur. Paraceise avait sulislilué l’aslrologie à toutes les sciences, l’aunonce lut la panacée universelle du niuivel alchimiste. Parvenu à l’apogée de la lorlune et de la célébrité, il onlilia la femme (pii l’avait révélé. Outrée de ce manque ilégards, celle-ci prit la plume, cl nous eûmes les Mémoires d’une uufe-(enime. La Bhigiajiliie des sages- feiiniies, arrire ouvrage de même portée, coniieni, nous aimons à le croire, bon nombre <le rroms justement célèbres ; il s’en faut cependani que toutes celles qui se dislingirent dans celle profession puissent être regardées comme iriépiochables, et dire loule la vérité en ce qui en concerne <]uelques-unes serait faire plutôt une satire qu’un tableau de mœurs.

Celle profession a ses Locustes. Des femmes sans aveu, iiuoique accoircheuses jurées, ayant vécu longtemps dans un étal proliiémali(iue, plus près de I indigence