Page:Les Français peints par eux-mêmes - tome I, 1840.djvu/252

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18(1 LA SAGK-FIÎVIMi :.

i|ue iriiiio aisaiH* modeste , |>aivienneiil à la forluiie par iiiie roule ilii’eeleraeiil opposée à celle du bien, leur tnélier él.iil de niellre des eiifan(s au monde ; elles lonl leur possible pour ipie l’hunianiié i^inore l’arrivée <le ceux (pi’elle avait inscrits d’avance sur son calalogue. Voulez-vous, sur les lionnées de Paicnt-Duchâlelel, vous faire le chroniqueur patient et résigné de tous les vices de Paris ; la sage-femme vons en apprendra a ce sujet plus qu’aucune autre. La sage-femme d’une moralité douteuse, celle (|ui lient de la Voisin et qui, dans les cas urgents, a recours aux dérivatifs, donne fréquemment sa main à un lierliorisle : c’est un mariage de raison, un moyen d’avoir des simples h sa portée , on use des spéciDques, on en abuse même. A Paris surtout, les sollicilalions sont souvent [Jiessantes ; la lenlalion se présente armée d’une bourse et d’un sopiiisme : on comme ! un infanlicide pour parer à un déshonneur. Les ])hysiologisles écrivent en vain que tout breuvage de ce genre est un poison ; i)eaucoup de sages-femmes en savent là-dessus autant que les médecins eux-mêmes. C’est pourquoi elles continuent d’exercer leur profession. Il suffi ! qu’elles possèdent le remède pour l’appliquer. On calcule la somme reçue ou ii lecevoir bien plus que les conséquences d’une airocité. La victime craint le déshonneur plus que la mori ; sa complice aime l’argenl plus que l’hounêleié. Il y a, selon nous, Irois coupables quand un crime de ce genre se produil : la sage-femme qui affronle un procès ; la femme enceinte qui affronte la mort et la reçoit des suites plus ou moins immédiales de sa faiblesse ; enfin la société toujours armée pour la vengeance, el qui punit trop par l’opinion une femme séduite, et la pousse ainsi fiéquemment à’ un double suicide. Nous voyons au reste, à toutes les époques d’une civilisation très-avancée, les mêmes crimes naître des mêmes causes. Si l’on en croil les historiens, les mœurs d’Alhènes n’auraient pas élé exemples de ces pratiques secrètes. Les femmes grecques élaient Irès-versées dans la médecine de leur sexe, et les malrones étaient appelées presque exclusivement pour les accouchemenis. Laïs et Aspasie accrurent la méchante réputation qu’elles s’étaient acquise par leurs galanteries, en prali(|uaiit l’art occulte d’en faire disparaître les traces chez les femmes livrées aux mêmes dérèglements.

Si ces immoralités élaient chez nous une exception, il aurait fallu s’en taire ; si elles sont au contraire une des plaies endémiques de la société actuelle, il faut y chercher un lemède. Nous livrons cette léflexion aux moralistes. La sage femme qui lient pension est "a la fois l’Harpocrate ’ et l’Hippocrate femelle de son art, sa discrétion est passée en proverlie. On ne mettrait jamais les pieds chez elle si l’on savait y être vu. Elle est utile au célibat leiité qui pense pouvoir conserver sa considération en récusant la plus noble partie des devoirs qui pèsent sur le citoyen aisé ; beaucoup de propriétaires ont plus de confiance en une sage-femme d’un quartier autre que le leur (pie dans le maire de leur arrondissement, et aiment mieux avoir une honte à dissimuler’ qu’un ménage a gouverner en chefs de famille. La société (pii flétrit tant de choses moins dignes de blâme les a-t-elle jamais mis ’a son ban ? il est vrai Dieu lin <iilclif-(