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L’IÎOCLÉSIASTIUIJE. 321

(If Uiir ijjnoraiirc ei de leur stupidid’ , l’atirail spirituel cl fortiliant (riiiu ; conversion

opérer, d’une civilisation i fonder ! Conçoit-on le supplice de ces instructions rt’itérées,

de CCS directions de confréries de vieilles tilles dévotes , de ces confessions inintelligibles qui sont (oujours le partage du jeune prêtre i son début dans le ministère de quel(|ue paroisse i" A la vue de pareilles misères iiitellecluclles , (|u’ll est ccpcudaul aussi nécessaire que méritoire de subir, ù la pensée de telles douleurs qui sont supportées avec patience , courage el joie , les prêtres de nos églises ne pourraient-ils pas A bon droit répondre i ceux de nos héroi(|ues missionnaires qui vont s’exposer aux tortures matéilclles : Et nous , sumiua-nuiis dont sur tics rose’ : .’ Puis, il faut, au catéchisme, que l’ecclésiastique joigne ; la lucidité de ses instructions, si délicates devant de tels auditeurs, la variété, l’enjouenK’ul indispensable, pour soutenir et encourager leur allention, par un mélange de récits, d’anecdotes, de plaisanteries même, lesquelles, il faut en convenir, ne sont pas toujours bien plaisantes et bien agréablement ra<(intées, mais qui n’en ont pas moins de succès et de fruit, si l’on doit en ju.icr par l’exactilude des enfants aux leçons du directeur, par leurs travaux sur les compositions cpi’il leur donne, par la gaieté qu’ils laissent élcater.

Ce n’est pas tout pour le prêtre que de savoir et de savoir parler ; il faut encore qu’il sache chanter et que, par son exemple, il ap|irenne à ses jeunes pénitents des hymnes de piété. Disposés sur des airs dont le |)rétre et ses ouailles innocentes ne connaissent pas toujours le type mondain, ces hymnes excitent les railleries de quelques auditeurs plus âgés, et, malheureusement pour eux, trop bien instruits de l’origine profane de ces airs, purifiés d’ailleurs par l’exécution et l’intention des choristes du catéchisme el de leur dévot imprésario.

Nous ne pouvons suivre le prêtre dans le détail de tous ses devoirs, au baptême’ au mariage, A la sépulture, puisque nous devons surtout le montrer, en dehors du ministère de l’église, dans ses rapports avec le monde et l’ordre social. Après de longues années d’éi)reuves, son mérite, sa famille ou tpieUpies protecteurs aidant, il finira peut-être par devenir vicaire et curé ; qui sait ? vicaire général, chanoine ; qui sait encore ? évêque, archevêque ; que vous dirai-je ? cardinal el pape ; car. pour peu qu’il ait d’humilité, le prêtre peut toujours, sinon espérer, du moins redouter d’être chargé du gouvernement du monde.

Comme il a été élevé pour toutes les conditions, il est préparé ; toutes les fortunes, et il saura également bien les subir toutes. La chasteté, la pauvreté, la résignation qu’il a constamment observées ont fini par le rendre maître de lui-même. Indifférienl sans égo’isme, charitable sans accès de sensibilité, observateur sans médisance, silencieux sans dédain, prudent sans Uk’heté, il agira toujours de façon i se trouver sans reproche aux yeux du monde dans lequel il ne se mêle pas, parce qu’il sait qu’il est plus facile de s’abstenir que de se contenir. Vous n’entendez guère parler du prêtre, en efl’et , que quand vous avez besoin de lui. N’est-ce rien, de bonne foi, n’est-ce pas, au contraire, chose merveilleuse que, pauvre ou riche, simple ecclésiastique ou dignitaire de l’Kglise, le in-êlre, ipii louche ^i tous les mouvements sociaux, ne soit jamais compromis dans aucun d’eux ! Vous tous que de Ijonnes <iu de