Page:Les Français peints par eux-mêmes - tome I, 1840.djvu/463

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LE COMMlS-VOVGEllR.

T (l’alHird, quVst-ce ()u’uii nniiiiiis-voy ;ii ;eur ;’ Par le temps qui court , un commis-voyageur est un Hre essentiellement malléable et cosmopolite, auquel on a donné une forme, une (|ualilé cl un nom. Le commisvoyageur est voué au culte île l’aune et du kilogramme, de la canne à sucre et du gingembre, de la toile peinte et du calicot. Le commis-voyageur est l’expression la plus active de la civilisation mercantile, le ncc plus idtm de l’honneur et de la dignité du magasin ; l’élément artériel du fabricant, du consignalaiie et du négociant en gros ; le vade semper du double emploi , du rostignol et du trop plein ; le pourvoyeur aimé du caissier-emballeur, du commissionnaire de roulage et du caniioneur ; le messie chéri de l’hôlelier, de la servante et du décrotteur ; le despote de la table d’hôte, le privilégié de la tabagie, surtout du billard ; le Mais que n’est donc pas le commisvoyageur ?

s’est-il jamais fait sans lui un calembour, un coi|- ;’i-r ;

e, un logogriphe

ou un rébus ? S’est-il jamais dit sans lui un bon mot , une facétie ou un joyeux lazzi ? Non. Vous devez donc reconnaître que le commis-voyageur est uu être éminemment agréable et utile.

L’espèce commis-voyageur se divise ; l’infiiii , en catégories , en sections , eu types et en prototypes ; mais on en distingue particulièrement sept sortes, qui sont : le voyageur /OT/ro/j , le voyageur inlénssé , le voyageur A (■omiiUssUm , le voyageur /lire , le voyageur /i.rc’, le vjyageur p/é/o/t , le voyageur nuiroltier. Le vojageur prtïTOH se reconnaît à la sévérité jle .son visage, à la prudence de ses manières, à la dignité de son maintien. Il se place , A l’hôtel , au bout le moins habité de la table , mange tranquillement , ne dit pas un mot , observe en dessous , fronce le 44