Page:Les Français peints par eux-mêmes - tome I, 1840.djvu/493

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LE SPECULATEUR.

La gloiic et 1,1 vcriii ne sont considérées aujoiird’liui

  • uc comme des iûrns de tliKtlre. (lUi ne subsistent qu’en

apparence ou comme des Fantosmcs des nnnians, après lesquels courent leurs Héros, qui sont d’autres Spectres et d’autres Fantosmcs.

Le sieur de BiLZic, 1658.

sE sprculalciir osl l’iioinrac par excellence de l’époque ’acltielle, le laiaclcic dominant de la génération pré- [4 sente, la pliysionomie-modèlc du siècle de l’argent.

Qiii mieux (|ue lui a longuement étudié le passé, le

présent et l’avenir pour y découvrir le germe de queljque exploitation d’un genre neuf ?... Qui mieux que lui a savamment médité sur les monarchies naissantes

! et les royautés vieillies, sur les révolutions probables et 

les républiques possibles, pour savoir de quel chaos social il y aurait le plus d’or ’a extraire ? Le spéculateur, semblable au génie du déluge, rase les monlagncs et comble les vallées pour courir en poste à la foi tune sur les ailes de la vapeur. Il analyse les sciences et raisonne les gloires, persuadé que toutes les fumées sont des forces motrices dont on peut tirer des billets de banque. Il combine l’alliance du bien et du mal, du profane et du sacré, du fait et du droit, du vrai et du faux, du juste et de l’injuste, pour voir s’il n’en pourrait pas faire sortir, par je ne sais quel procédé chimique, quelque produit industriel ’a mettre en commandite. Il regarde passer les destinées du pays comme un spectacle curieux dont il y a moyen de tirer un pécule avantageux en faisant payer leur place aux assistants. Il sait par . plus B ce que doit rapporter, bon an mal an, chaque crise ministérielle, "a qui n’y aura vu autre chose qu’un