Page:Les Gaietés de Béranger.djvu/148

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Et tous, pour nos libertés
Parlent à propos de bottes.
S’ils ont un masque nouveau,
C’est la faute de Rousseau ;
Si l’on ne les croit guère,
C’est la faute de Voltaire.

Bonald, barbouilleur de lois,
Soutien des vieilles familles,
Au quai Voltaire est, par mois,
Payé sur l’argent des filles.
S’il y prend l’air du bureau,
C’est la faute de Rousseau ;
Si sa prose est peu claire[1],
C’est la faute de Voltaire.

Tout ce que nous n’avons plus,
Nous espérions le reprendre ;
Nous voulions nos biens vendus,
Et l’on veut encor les vendre.
Nos forêts sont à vau-l’eau,
C’est la faute de Rousseau ;
Plus de fagots à faire,
C’est la faute de Voltaire.


  1. Et s’il vit d’adultère,
    Variante de l’édition des Chansons inédites de Béranger, 1828.

    À quel titre M. de Bonald émargeait-il mensuellement sur l’impôt des maisons de jeu et de prostitution ? c’est ce que nous ignorons.