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LES JÉSUITES

Madame de… qui avoit plusieurs passeports pour ce saint lieu du père Bourdaloue, et du père gardien, avec qui elle avoit fait connoissance la dernière fois, laissoit dire ces pauvres bonnes femmes.

Revenons au père gardien qui s’étoit sauvé dans un couvent, où il fut quelques jours à faire pénitence, sans que le père supérieur le sût, lui ayant fait accroire par une lettre supposée et par l’aide de ses frères jésuites, qu’il faisoit quelques affaires pour le couvent.

Étant de retour à la maison professe, il conta son histoire tout au long au père Bourdaloue qui n’en fit que rire, n’y voyant point de danger pour lui, puisque l’on ne l’avoit point reconnu, et que l’affaire ne laissoit pas pourtant de faire du bruit dans Paris. Vous serez une autre fois plus sage, père, lui dit cet ami en le raillant, et vous vous souviendrez de votre déguisement qui vous a été pourtant favorable. — Eh ! ne me parlez plus d’une aventure comme celle-ci ; le plaisir que j’ai goûté avec la marquise me cause bien des douleurs ; le bras me fait un mal enragé depuis que je suis tombé sur la tête de l’oublieux qui crioit comme un fou : au meurtre ! l’on m’assassine ! — Et vous, pauvre père, repartit le père Bourdaloue en riant, vous aviez bonne mine de courir en chemise les rues dans un couvent de religieux qui furent fort surpris de vous voir