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LES JÉSUITES


prit la marquise, c’est peut-être pour mettre des bornes à votre curiosité.

Monseigneur l’archevêque se tut, voyant qu’il y avoit quelque mystère dans la feinte du père La Chaise. L’évêque de Noyon qui n’en pensoit pas moins, dit à ce prélat ayant quitté madame de Maintenon : Monseigneur, je veux qu’un esprit angélique m’emporte dans ce moment si notre jésuite n’a quelque intrigue secrète avec ce joli page. — J’en crois autant, monseigneur, répondit l’archevêque en souriant. — Mais, reprit l’évêque de Noyon, comment ferons-nous pour le savoir ? — Je ne sais, répliqua l’archevêque, il faut du tems pour découvrir ce mystère ; allons nous promener au Cours-la-Reine, et nous y penserons.

Le cocher conduisit aussitôt le carrosse où ce prélat lui marqua, et ces seigneurs, se voyant dans la solitude, ne songèrent plus qu’à leur dessein. Un des laquais de l’évêque de Noyon connoissoit un des valets du révérend père La Chaise avec qui il étoit grand ami, et ce valet avoit grande confiance en lui.

Un jour, comme monseigneur de Noyon avoit donné ordre à son laquais de s’informer secrètement à qui appartenoit le page que le père La Chaise instruisoit, le valet lui dit qu’il n’en savoit rien. — Mais encore, mon ami, ajouta l’autre, monseigneur l’évêque de Noyon te donnera un beau présent si