Paris et l’évêque de Noyon, le vinrent voir ;
et comme le jésuite avoit pourvu au déguisement
de cette aimable fille, il ne se mit
pas bien en peine de la présence de ces messieurs
qui furent longtems à examiner la
beauté de ce jeune garçon. Apparemment,
mon père, lui dit l’évêque de Noyon en riant,
que vous donnez quelques leçons à cet écolier
que je trouve assez souvent avec vous.
— Oui, monseigneur, lui repartit le père
rusé au possible ; c’est un jeune page que la
marquise de Maintenon m’a prié d’instruire
à la foi catholique, qui a été autrefois huguenot
et qui s’est jeté dans ses bras pour
ce dessein. Le père ferma ainsi la bouche aux
deux seigneurs, qui mouroient d’envie d’en
savoir davantage.
Quelque temps se passa dans le silence ; mais un jour, comme ces mêmes personnes étoient à Saint-Cyr, ils eurent la curiosité de demander à la supérieure si son page huguenot profitoit bien des instructions que le révérend père La Chaise lui donnoit. Qui, moi ? repartit la dame en faisant un signe de croix, me prenez-vous pour une femme qui ait des huguenots à son service ? À la vérité, s’écria-t-elle, je les hais trop pour concevoir jamais une telle pensée. — Cependant, madame, ne vous emportez pas si fort, répondit l’archevêque de Paris avec un petit sourire, nous l’avons appris de ce père qui nous l’a dit de la manière. — Bon, monseigneur, re-