Aller au contenu

Page:Les Lois de Manou, trad. Strehly, 1893.djvu/7

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


PRÉFACE



Le Code des Lois de Manou est le premier livre sanskrit qui ait été traduit dans une langue européenne. Dès la fin du siècle dernier, en 1794, Sir William Jones en donnait une traduction anglaise qui, malgré l’état imparfait où se trouvait alors la philologie sanskrite, est une œuvre d’un très grand mérite. Les défauts qu’on pourrait lui reprocher sont imputables à l’époque où elle a été écrite, plutôt qu’à l’auteur lui-même, et ne l’ont pas empêchée de rester la base de tous les travaux postérieurs concernant le Mânava Dharma Sâstra. En 1833, un savant français, Loiseleur-Deslongchamps, publiait à son tour une traduction du Code de Manou, la seule qui ait paru en notre langue jusqu’à ce jour. Elle est généralement exacte et fidèle, à part quelques erreurs de détail, et d’une allure élégante ; parfois même les difficultés du texte y sont rendues avec un rare bonheur d’expression. On pourrait souhaiter seulement pour la commodité des lecteurs non indianistes, que l’intelligence des passages obscurs fût facilitée par un commentaire plus suivi et plus abondant. Cette publication[1], bien que rééditée en 1850, a disparu de la circulation, et il est difficile aujourd’hui de se la procurer. Le professeur Jolly a donné dans la Zeitschrift für vergleichende

  1. L’édition de 1833, que nous n’avons pas eue sous les yeux, a été reproduite en 1841 dans la collection des Livres sacrés de l’Orient publiée par Pauthier, Paris, Firmin Didot. La 2e édition a paru dans la nouvelle collection des Moralistes anciens publiée par Lefèvre, V. Lecou, Paris, 1850.