Page:Les Lois de Manou, trad. Strehly, 1893.djvu/8

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Rechtswissenschaft (vol. III), une version allemande du livre VIII et du début du livre IX (vers 1-102). Ces dernières années ont vu éclore encore deux nouvelles traductions en langue anglaise. La première a paru dans la Trübner’s Oriental Series en 1884. Elle est due à M. Arthur Coke Burnell que la mort a malheureusement empêché de mettre la dernière main à son ouvrage. Ce soin a été confié à M. Edward W. Hopkins, qui l’a complété en traduisant les cinq derniers livres. Malgré les inconvénients d’une collaboration posthume, qui semble devoir nuire à l’unité de l’œuvre, celle-ci n’en est pas moins appelée à rendre de précieux services ; le texte est serré de très près et traduit avec une fidélité et une concision extrêmes. D’autre part, en 1886, M. Bühler a publié une traduction dans la collection dirigée par le professeur Max Müller et connue sous le nom de « SacredBooks of India », Oxford, Clarendon-Press. Comme il fallait s’y attendre de la part d’un indianiste aussi éminent, ce travail est un chef-d’œuvre, tant par la netteté et l’élégance d’une interprétation impeccable, que par l’érudition riche et variée du commentaire perpétuel qui l’accompagne.

Après tant d’excellents ouvrages suscités par le livre de Manou, c’était le cas de répéter un mot célèbre : « Tout est dit, il ne reste plus rien qu’à glaner après les anciens et les habiles d’entre les modernes. » Aussi lorsque mon maître et ami M. Regnaud[1], le savant professeur de l’Université lyonnaise, me proposa de la part de M. de Milloué d’insérer dans les Annales du Musée Guimet une nouvelle traduction du Mânava Dharma Sâstra, destinée à remplacer celle de Loiseleur-Deslongchamps, j’hésitai d’abord à me charger de cette entreprise, tant par une juste défiance de mes propres forces, que parce que je sentais que j’aurais toujours à lutter contre

  1. Je suis élève du regretté A. Bergaigne, mais je dois aussi beaucoup aux excellents conseils de M. Regnaud.