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Page:Les Loisirs du chevalier d'Eon t1.djvu/250

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tems. On juge que pour lors, en accédant sous de sages conditions au traité d’alliance qui unit déjà la Prusse avec la Suède, elle pouroit se mettre à l’abri des invasions de la Russie & reprendre de ce côté son ancienne splendeur.

Au roi de Prusse.2. D’autres au contraire soutiennent que c’est principalement des rois de Prusse que la Pologne doit se méfier. On lui représente cette puissance dans un état formidable par ses derniers accroissemens. Il est vrai que la république n’auroit guère beau jeu, si seule & abandonnée de toutes parts, elle étoit obligée de faire tête aux conquérans de la Silésie : néanmoins pour peu qu’on veuille examiner les choses sans prévention, on trouvera que ces mêmes conquérans, guidés par la sagesse du systême politique qu’un grand roi a établi à Berlin, ne tenteront point volontiers une entreprise qui vraisemblablement leur attireroit l’Europe entière sur les bras. Pour juger sainement de l’inégalité du danger qui peut d’un ou d’autre côté menacer la république, il n’y a qu’à jetter les yeux sur la différente situation des pays, on verra que les