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Page:Les Loisirs du chevalier d'Eon t1.djvu/27

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Sans prétendre au dernier avantage, j’ai voulu obtenir les autres qui m’étoient personellement utiles : tout pour cela doit servir de leçon à l’homme réfléchissant. Le passé m’avoit fourni des modèles de diverses espèces & une attention sérieuse pouvoit seule me les faire mettre à profit. J’ai cru, en conséquence, ne pouvoir mieux employer les loisirs de mon exil dans le pays de la liberté, qu’en m’ocuppant des diverses matières intéressantes à l’administration des états, que je me suis proposé de traiter successivement. En m’instruisant moi-même, je puis ainsi devenir utile à plusieurs de mes contemporains qui, employés dans le ministère, mènent néanmoins une vie plus active que passive, & sont plus occupés de l’expédition des affaires courantes, que des moyens de s’instruire à fonds sur les matières qu’ils traitent. Il en est, je le sais, qui nés avec un esprit borné ont cependant beaucoup de routine des affaires, & cette routine supplée à l’esprit dans une infinité d’occasions : mais est-ce assez pour en faire des gens réellement & invariablement utiles à l’état ? C’est donc leur rendre service & à ceux dont le salut est entre leurs mains, que de leur faciliter les moyens d’envisager ce qui sembloit fait pour