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Page:Les Loisirs du chevalier d'Eon t1.djvu/32

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nances, j’indiquerai sur chacune les moyens qui me paroissent les plus propres à produire cet effet. Je ne serai point arrêté par le principe erroné qui prétend que la coutume donne aux abus le caractère sacré des loix. Rejetton de la sottise ou même de la folie, il est du domaine du public & il doit en juger. Je veux donc, dira-t-on, frayer des routes inconnues à tant de grands hommes qui m’ont précédé dans l’étude des intérêts des princes ? Sans doute, si je le puis, je le dois. Ils ont travaillé pour leur siècle, & je le fais pour le mien. Je sais que l’accusation de nouveauté est d’une terrible conséquence auprès de ceux qui, jugeant de la tête des hommes comme de leurs perruques par l’autorité de la mode, ne peuvent reconnoître aucunes doctrines pour vraies, que celles qui sont déjà reçues dans le monde.

Comme on apprend à chanter, à danser,
Les gens du monde apprennent à penser.

Voltaire.

Les opinions nouvelles font toujours suspectes & combattues ordinairement par cette seule raison qu’elles ne sont pas communément établies : mais la vérité est semblable à l’or qui n’est pas moins or