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Page:Les Loisirs du chevalier d'Eon t1.djvu/41

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morceaux dont l’existence peut être à peine soupçonnée, & d’autres qui ne doivent la noble obscurité dans laquelle ils se trouvent qu’à la malheureuse crainte de trop éclairer un public, dont le seul avantage conduit aujourd’hui ma plume. C’est aux véritables connoisseurs à juger du mérite de ces pièces & de la manière dont je les ai mises en œuvre.

Je ne traiterai pas avec moins de soin, mais d’une manière plus concise, les matières les plus importantes pour une sage administration, & les plus intéressantes pour un particulier éclairé qui, en qualité de membre de l’état, cherche à concourir au succès de sa perfection.

« Il n’y a, dit Voltaire, que trois-manières de subjuguer les hommes, celle de les policer en leur proposant des loix, celle d’employer la religion pour appuyer ces loix, celle enfin d’égorger partie d’une nation pour gouverner l’autre : » mais j’ajoute qu’il ne doit y en avoir qu’une pour bien gouverner un royaume & rendre à la fois heureux son roi & sa nation.

Le but en effet d’une saine politique devroit être de faire préférer le bien public au bien particulier & pour cela d’inspirer un amour vif, pur & désintéressé