Page:Les Merveilleux Voyages de Marco Polo, éd. Turpaud, 1920.djvu/132

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teurs. Toute la plaine au loin est couverte de tentes. On dirait une grande ville par le nombre de gens qui y habitent et par le nombre de ceux qui y viennent chaque jour de partout. Car il y a des médecins, des astrologues, des fauconniers et tous les artisans qu’exige une telle affluence.

Pendant qu’il séjourne en cet endroit, le Khan ne fait rien qu’oiseler dans tous les environs ; il y a là forces lacs et rivières, peuplés de grues, de cygnes et d’oiseaux de toutes sortes. Toute la suite du prince ne cesse de chasser et d’oiseler. Chaque jour, on lui apporte du gibier et des oiseaux en abondance.

Je vous dis que personne, à vingt journées de marche à la ronde, n’a droit d’élever faucons ou chiens. En outre, sur toutes les terres du grand Khan, nul n’oserait, si hardi qu’il soit, chasser de mars à octobre, une de ces quatre espèces de bêtes : lièvre, cerf, chevreuil ou biche. Qui le ferait se couvrirait de honte. Mais les ordres du Khan sont respectés au point que, si un passant trouve endormie quelqu’une de ces bêtes, il n’y touche pas. Aussi le gibier pullule, la campagne en est pleine et le Khan en trouve tant qu’il veut. Mais d’octobre à mars, chacun peut chasser à sa guise.