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CHAPITRE XXX

Le Quiansuy ou Yan-tse-Kiang


Dans la ville de Syndifu[1], capitale de la province de Sardansu[2], court un fleuve profond, large d’un demi-mille, et qui va se jeter dans l’Océan, à 80 ou 100 journées de là, c’est le Quiansuy[3]. Sur ce fleuve circulent tant de bateaux et les marchands y transportent tant de marchandises que ceux qui l’entendraient dire sans l’avoir vu ne pourraient le croire. On ne dirait pas un fleuve, mais une mer, tant il est large.

On le franchit sur un pont large de huit pas et long d’un demi-mille. De chaque côté se dressent des colonnes de marbre qui soutiennent une voûte de bois ornée de riches peintures. Le pont est chargé de boutiques et d’échoppes d’artisans ; elles sont en bois, on les place le matin et on les retire le soir. Sur le pont existe un bâtiment où l’on perçoit la douane pour le compte du grand Khan. Les droits perçus chaque jour atteignent mille poids d’or fin[4].

  1. Tching-tou-fou.
  2. Sse-tchouen.
  3. Yan-tse-kiang.
  4. C’est-à-dire environ 5 000 francs-or.