Page:Les Merveilleux Voyages de Marco Polo, éd. Turpaud, 1920.djvu/165

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Tartares. Arrivé à trois journées de marche de leur armée, qui se trouvait dans la ville de Vulcian, capitale du royaume de Lardandan, il fit halte pour laisser reposer ses soldats.

Quand le général tartare qui s’appelait Nescraindin apprît que le roi de Mien marchait contre lui avec une si nombreuse armée, il fut inquiet car il n’avait que douze mille cavaliers. Mais c’était un preux et un sage, il avait l’expérience de la guerre et était excellent capitaine. Rassemblant les siens, il les harangua et les exhorta à se défendre vigoureusement, en soldats éprouvés qu’ils étaient. Puis, avec ses douze mille cavaliers, il marcha droit à l’ennemi. Il s’arrêta dans la plaine de Vulcian et y attendît la bataille. Il avait habilement choisi le lieu parce qu’il y avait à proximité une forêt épaisse.

Le roi de Mien, avec son armée reposée, arriva dans la plaine qu’occupaient les Tartares. Quand il fut à un mille de l’ennemi, il fit apprêter ses éléphants et les hommes prirent place dans les tours en bois. Puis, ayant disposé en bon ordre cavaliers et fantassins, il mit ses troupes en mouvement pour engager la bataille. Les Tartares, sans s’étonner, s’avancèrent en belle attitude. Les deux armées se touchaient presque et le combat allait commencer. Tout à coup, les chevaux tartares effrayés a la vue des éléphants tournèrent bride. Leurs cavaliers ne savaient que faire, car ils voyaient bien que, s’ils ne pouvaient faire avancer leurs montures, ils allaient perdre la bataille. Mais leur général avait tout prévu. Il ordonna à ses hommes de