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Page:Les Merveilleux Voyages de Marco Polo, éd. Turpaud, 1920.djvu/171

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CHAPITRE XXXVIII

Les chiens de Cuguy qui chassent le lion


Tous les pays dont nous parlerons dorénavant sont soumis au grand Khan et acceptent sa monnaie de papier. Dans la province de Cangigu[1] les habitants se font tracer sur la peau, à l’aide d’aiguilles, des figures de lion, de dragon et d’oiseau. Une fois tracées, ces images ne s’effacent plus. Les indigènes s’en recouvrent les mains, les bras, le cou et le corps entier. Ces dessins leur semblent une preuve de noblesse. Celui qui en a le plus passe pour le plus beau.

Dans la province de Cuguy[2], les habitants ont des vêtements faits avec l’écorce des arbres. Le pays est si plein de lions que les hommes n’y peuvent dormir la nuit hors de chez eux. Et même quand on passe en bateau, la nuit, sur le fleuve, il faut prendre garde de se tenir loin des bords, sans quoi les lions gagnent le bateau à la nage et dévorent ceux qu’ils peuvent saisir. Ces animaux sont si nombreux, si puissants et si féroces que, n’était une aide précieuse, personne ne pourrait voyager dans cette contrée.

Mais on y trouve des chiens de haute taille, si courageux qu’à deux ils ne craignent pas d’attaquer le

  1. Le Laos.
  2. Kouei-Tchéou.