Page:Les Merveilleux Voyages de Marco Polo, éd. Turpaud, 1920.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

lion. Les voyageurs en emmènent toujours un couple. Quand les chiens rencontrent un lion, ils lui courent sus très hardiment. Ils se tiennent sur ses flancs, aboyant, le mordant à la queue, à la cuisse, partout où ils peuvent l’attraper. Le lion fait mine de ne pas prendre garde à leurs attaques, puis brusquement il se retourne contre eux et il les tuerait s’il pouvait les saisir, mais ils savent fort bien esquiver son atteinte. Il s’enfuit, enfin, poursuivi par leurs aboiements et cherchant un bois pour s’adosser à un arbre afin que ses ennemis ne puissent l’attaquer par derrière. Quand les hommes le voient ainsi s’enfuir, ils prennent leurs arcs dont ils savent très bien tirer et le tuent à coup de flèches.

Cianglu[1] est une très grande ville située au midi dans la province de Catay. On y trouve une sorte de terre très salée. Les habitants en font de grands tas, sur lesquels ils jettent de l’eau. Ils recueillent ensuite cette eau, en emplissent de grandes chaudières en fer, la font bouillir, puis, quand elle est refroidie, en tirent du sel fin, très beau et très blanc. Ils le vendent avec grand bénéfice dans les contrées voisines.

  1. Tchang-lou.