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CHAPITRE XLII

Siège et prise de Saianfu


Saianfu[1] est une grande et illustre cité qui a sous sa dépendance onze villes riches et puissantes. Il s’y fait beaucoup de commerce et d’industrie. Les habitants sont idolâtres et brûlent leurs morts. Ils acceptent la monnaie de papier du grand Khan auquel ils sont soumis. La ville résista trois ans après la soumission du Manzi. Les soldats tartares essayaient en vain de l’emporter, mais les fossés profonds qui l’entourent ne leur permettaient pas de l’investir. Ils ne l’auraient jamais prise sans une circonstance que je vais vous dire.

Comme le siège durait depuis trois ans, Nicolas et Matteo Polo proposèrent au grand Khan de construire, s’il le voulait bien, des machines qui contraindraient les habitants à se rendre. Le grand Khan accepta avec joie. Aussitôt les deux frères firent construire des pierriers très puissants et les placèrent en plusieurs points autour de la ville. Le grand Khan et ses officiers furent très étonnés de voir ces machines lancer d’énormes pierres. Jamais ils n’avaient vu de pareils engins ni n’en avaient même entendu parler. Cependant

  1. Siang-Yang.