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Page:Les Merveilleux Voyages de Marco Polo, éd. Turpaud, 1920.djvu/183

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CHAPITRE XLIII

Les douanes de Ciguy


La ville de Ciguy[1] est située près de Nankin ; elle n’est pas très étendue, mais il s’y fait un grand commerce et on y trouve un grand nombre de navires. Elle est construite sur le Quian[2], qui est le plus grand fleuve du monde. Il a jusqu’à dix milles de largeur et il y a cent journées de sa source à son embouchure. Les marchandises des diverses parties du monde voyagent le long du fleuve. Aussi la ville est très riche et le grand Khan en tire beaucoup d’impôts. Ce fleuve est si long, il traverse tant de contrées, tant de terres, tant de villes qu’on y voit circuler plus de marchandises et plus de richesses qu’il n’en circule sur tous les fleuves et les mers de la chrétienté. On ne dirait pas un fleuve, mais une mer. Marco Polo tient de celui même qui perçoit les droits pour le compte du grand Khan que, chaque année, plus de deux cent mille navires remontent le fleuve, et l’on ne tient point compte de ceux qui le descendent. Il y a le long du Quian quatre cents grandes villes sans compter les bourgs et les châteaux. Toutes ont leur flotte, composée de navires qui jaugent

  1. Tchi-tchéou.
  2. Le Yan-Tsé-Kiang.