Page:Les Merveilleux Voyages de Marco Polo, éd. Turpaud, 1920.djvu/195

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qui avait pris la fuite. Il s’arrangea aussi pour faire mourir celui qui était resté dans l’île, car il lui reprochait de ne s’être pas conduit en chef vaillant et habile.

Je veux vous conter un prodige que j’avais oublié. Au début de l’expédition, quand l’armée tartare, débarquée dans la grande île, conquérait la plaine comme je l’ai dit, elle emporta de vive force une tour et décapita la garnison, mais il se trouva huit hommes à qui l’on ne put trancher la tête. Ils s’étaient introduit dans le bras, entre la chair et la peau, des pierres qui se trouvaient dissimulées. Ces pierres étaient enchantées et celui qui les portait ne pouvait être tué par le fer. Les Tartares, informés du sortilège, firent mourir leurs prisonniers à coups de bâton. Ils retirèrent ensuite des cadavres les pierres qu’ils tenaient pour très précieuses.