Page:Les Merveilleux Voyages de Marco Polo, éd. Turpaud, 1920.djvu/220

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ils s’en emparent et la transportent dans leurs serres sur un rocher pour pouvoir la manger à leur aise. Les hommes qui se tiennent aux aguets accourent et chassent les aigles. Ils ramassent, alors la viande et la trouvent pleine de diamants qui s’y sont attachés, tant ces vallées en sont pleines. Mais celui qui y descendrait serait dévoré par les serpents qui y foisonnent.

Les chasseurs de diamants recourent encore à un autre procédé pour s’en procurer. Ils en ramassent mêlés aux excréments dans les nids des aigles blancs qui les ont avalés avec la viande. Quand ils tuent quelqu’un de ces oiseaux, ils trouvent encore des diamants dans son estomac[1]. Par tous ces moyens, ils arrivent à posséder une quantité d’énormes diamants. Ceux que nous voyons dans nos pays ne sont que le rebut. Car les diamants de choix, les grosses pierres, les grosses perles sont tous portés au grand Khan ou aux princes de ces contrées. Dans le monde entier, il n’y a que le royaume de Mutfily où l’on trouve des diamants.

  1. Ici, comme en mainte circonstance où Marco Polo ne parle pas de ce qu’il a vu lui-même, ses récits se rencontrent avec les contes de Mille et une Nuits. Ce chapitre semble détaché des aventures de Simbad le Marin.