Page:Les Merveilleux Voyages de Marco Polo, éd. Turpaud, 1920.djvu/50

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

veau-Monde, proviennent directement de Marco Polo.

Christophe Colomb, dans la relation de son premier voyage, déclare que son intention était de pénétrer dans les Indes et de trouver le Grand Khan dont les prédécesseurs avaient demandé à Rome des apôtres pour leur enseigner la religion. Visiblement, le souvenir de Marco Polo le domine. Cuba lui paraît être le Cipango (Japon) dont le voyageur vénitien a raconté l’invasion malheureuse par les armées de Khoubilaï. Colomb croit que le roi de cette île est en guerre avec le grand Khan et déclare qu’il fera tous ses efforts pour arriver jusqu’à ce prince.

Marco Polo avait donc donné l’impulsion aux grandes découvertes géographiques de la fin du xve siècle. Peut-être aussi a-t-il contribué à l’invention de l’imprimerie. On sait que cet art existait en Chine depuis des siècles. Marco Polo l’a évidemment connu. Pourtant il n’en fait pas mention. Sans doute, craignait-il de se heurter à l’incrédulité de ses contemporains. N’oublions pas sa dernière parole : « Je n’ai pas écrit la moitié de ce que j’ai vu ».

Il aurait néanmoins rapporté de Chine des bois d’imprimerie et un Italien, Panfilio Castaldi, les ayant vus, aurait, vers la fin du xive siècle, employé l’imprimerie xylographique. Une tradition veut que Gutenberg, qui prit femme dans la famille vénitienne des Contarini (la coïncidence est remarquable) ait vu, à son tour, ces bois et, développant l’idée, ait abouti à sa découverte. La chose n’est sans doute pas prouvée, mais elle ne manque pas de vraisemblance.