Page:Les Merveilleux Voyages de Marco Polo, éd. Turpaud, 1920.djvu/78

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naissant leur droit, leur offrirent une grande somme d’argent, mais les sarrasins répondirent que tout l’or du monde ne les ferait pas changer d’avis. Le seigneur fut mis au courant. Se conformant à la loi, il invita les chrétiens à se mettre d’accord avec leurs adversaires ou à restituer la pierre. Il leur donna trois jours pour s’exécuter.

Que vous dirai-je ? Les musulmans savaient que si la pierre était enlevée, l’église s’écroulerait. Ils s’obstinèrent donc par haine des chrétiens. Ceux-ci ne sachant que faire se tournèrent vers plus sage qu’eux-mêmes : ils prièrent Jésus-Christ de les conseiller dans cette extrémité. Quand expira le délai des trois jours, ils trouvèrent, au matin, la pierre retirée, la colonne continuait à soutenir la charge et son pied, suspendu dans le vide, restait aussi fort que quand il s’appuyait sur la pierre. Il y avait bien, entre la colonne et le sol, un espace de trois paumes. Les musulmans reprirent leur pierre de très mauvais gré. Ce fut un très grand miracle et qui dure encore, car la colonne est suspendue et le restera tant que Dieu voudra.