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LES MILLE ET UN JOURS

qu’il ne connaissait point. Ils entrèrent dans une grande maison, ou plutôt dans un palais, car tout ce qui s’offrait à la vue avait un air de grandeur et de magnificence. Après avoir traversé une vaste cour pavée de marbre jaspé, ils arrivèrent à un salon d’une étendue prodigieuse, au milieu duquel il y avait un bassin de porphyre rempli d’eau, où plusieurs petits canards se jouaient, et l’on y voyait tout autour des cages de fils d’or, où il y avait mille oiseaux d’espèces différentes qui faisaient entendie leur ramage.

XVIII

Pendant que Couloufe regardait avec attention ces oiseaux et toutes les autres choses qui contribuaient à rendre ce salon le plus amusant du monde, il entra une jeune dame qui s’approcha du jeune homme d’un air riant. Elle lui fit une profonde révérence, et après que de son côté il l’eut saluée, elle le prit par la main et le pria de s’asseoir sur des coussins de brocart d’or, qui étaient sur des sofas de la même étoffe. Dès qu’il s’y fut assis, elle prit elle-même la peine de lui essuyer le visage et les yeux avec un mouchoir du plus fin lin ; et en lui rendant cet agréable service, elle souriait et lui lançait des œillades qui le mirent bientôt hors de lui-même.

Il la trouvait à son gré, et il allait se déterminer à l’acheter, quand une autre dame, dont les cheveux blonds flottaient par boucles sur ses épaules nues, et