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LES MILLE ET UNE NUITS,

mandai à mon fermier de m’amener une vache des plus grasses pour en faire un sacrifice. Il n’y manqua pas. La vache qu’il m’amena, étoit l’esclave elle-même, la malheureuse mère de mon fils. Je la liai ; mais dans le moment que je me préparois à la sacrifier, elle se mit à faire des beuglemens pitoyables, et je m’aperçus qu’il couloit de ses yeux des ruisseaux de larmes. Cela me parut assez extraordinaire ; et me sentant, malgré moi, saisi d’un mouvement de pitié, je ne pus me résoudre à la frapper. J’ordonnai à