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CONTES ARABES.

téressa pour lui ; ou, pour mieux dire, le sang fit en moi son devoir. « Allez, dis-je au fermier, remenez ce veau chez vous ; ayez-en un grand soin, et à sa place, amenez-en un autre incessamment. »

» Dès que ma femme m’entendit parler ainsi, elle ne manqua pas de s’écrier encore : « Que faites-vous, mon mari ? Croyez-moi, ne sacrifiez pas un autre veau que celui-là. » « Ma femme, lui répondis-je, je n’immolerai pas celui-ci. Je veux lui faire grâce, je vous prie de ne vous y point opposer. » Elle n’eut garde, la méchante femme, de se rendre à ma prière ; elle haïssoit trop mon fils, pour consentir que je le sauvasse. Elle m’en demanda le sacrifice avec tant d’opiniâtreté, que je fus obligé de le lui accorder. Je liai le veau, et prenant le couteau funeste…

Scheherazade s’arrêta en cet endroit, parce qu’elle aperçut le jour. « Ma sœur, dit alors Dinarzade, je suis enchantée de ce conte, qui sou-