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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, I.djvu/144

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LES MILLE ET UNE NUITS,

un moment après, s’apercevant qu’au lieu de poisson, il n’y avoit dans ses filets que la carcasse d’un âne, il en eut beaucoup de chagrin…

Scheherazade, en cet endroit, cessa de parler, parce qu’elle vit paroître le jour. « Ma sœur, lui dit Dinarzade, je vous avoue que ce commencement me charme, et je prévois que la suite sera fort agréable. » « Rien n’est plus surprenant que l’histoire du pêcheur, répondit la sultane ; et vous en conviendrez la nuit prochaine, si le sultan me fait la grâce de me laisser vivre. » Schahriar, curieux d’apprendre le succès de la pêche du pêcheur, ne voulut pas faire mourir ce jour-là Scheherazade. C’est pourquoi il se leva, et ne donna point encore ce cruel ordre.